mardi 26 novembre 2024

10-Enfin adulte

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Mon service militaire en 1964/65



.Cérémonie militaire à Châteauroux – 1964/1965

Je viens de réécrire ce passage de ma vie après une fausse manœuvre qui m’a fait perdre tous mes écrits sur cette dixième page.

Je vais tout de même revenir sur mon service militaire.

Cette période, je dois le redire, m’a libéré et surtout émancipé de mes parents. Mon service militaire ne s’est pas trop mal passé, mis à part la misère que m’a faite une vraie pourriture de sous-officier. Je me dois de vous en parler, car cela m’a profondément marqué. Aujourd’hui encore, c’est resté gravé dans ma mémoire.

Donc voilà : après mon stage d’apprentissage de deux mois à Tours pour devenir coiffeur, et plusieurs semaines de pratique sur les cheveux de mes camarades, tout allait bien… jusqu’au jour où ce connard de sergent-chef est venu dans la pièce vétuste qui me servait de salon. Elle se trouvait juste à côté du poste de garde.

Comme pour les autres, je lui ai coupé les cheveux comme je l’avais appris : court, conformément au règlement. Malgré sa demande « pas trop court », il m’en a voulu.

Je ne l’avais pas compris : monsieur voulait garder ses cheveux plus longs. Mais il ne m’avait rien dit directement. Il m’a juste pris à part pour se plaindre. Pour lui, je l’avais mal coupé.

À partir de ce jour-là, je suis devenu sa tête de Turc.

Je ne peux pas vous dire toutes les saloperies qu’il m’a fait subir : corvées de chiottes, de cuisine, de chambre, etc.

Un jour, je suis allé en ville en quartier libre (une permission, en quelque sorte). Nous avons rencontré des amis Ricains au centre-ville de Châteauroux, près de la gare, juste en face du Faisan Doré, le lieu où tous les jeunes se réunissaient.

Ce jour-là, je n’avais pas eu de chance. Pourtant, mes camarades m’avaient crié :
— Courons ! Il y a la PM !
(Pour ceux qui ne savent pas : la PM, c’était la Police Militaire.)

Il faut savoir qu’à cette époque, nous ne devions jamais quitter notre tenue militaire. Eh oui, nous avions bravé l’interdit : nous étions sortis en civil.

À mon tour, j’ai essayé de fuir, mais j’ai été très vite rattrapé… et arrêté. Pas de chance pour moi : le chef de la police militaire française n’était autre que le sergent.
Il m’a raccompagné directement à la cage (la prison), motif : sortie en ville en civil.

Comme j’avais refusé de dénoncer mes amis, le commandant a doublé ma peine : au lieu de huit jours de salle de police, j’ai écopé de dix jours de prison, avec obligation de corvées dans la journée, et de planton la nuit devant l’entrée de la caserne.
C’était dur. Je dormais deux heures, je montais la garde deux heures, debout, sans bouger. Grrr... Un enfer. Je lui en ai voulu, à cette ordure.

Finalement, je n’ai fait que huit jours au total. Il y avait eu de grosses inondations dans les champs : les récoltes de maïs étaient compromises.
Une comtesse, avec l’aide de la préfecture, avait demandé que l’armée vienne sauver ce qui pouvait l’être dans les champs de ses métayers.

De l’eau, de la boue, les mains, les pieds dans cette merde… mais pas grave, j’étais enfin à l’air libre. En plus, on couchait à la ferme et on était bien nourris. Après quelques jours, nous avions réussi à sauver plus de la moitié de la récolte. Mes camarades ont eu droit à une petite enveloppe de la part de la patronne des métayers. Moi ? Rien. Pas grave.

Mais je fus convoqué dans le bureau du capitaine, qui m’annonça que ma peine était ajournée.
Et que, désormais, fini la coiffure, je deviendrais un soldat comme les autres.
Pas grave, m’étais-je dit…
Il ne me restait que trois mois à faire.


Le comble de tout ça, c’est que j’avais rencontré une gentille petite coiffeuse. Je l’aimais bien. C’était juste après une petite Portugaise qui travaillait chez des bourgeois. À cette époque, j’étais assez maladroit avec les filles, alors avec elle, je n’ai pas bien compris ce qu’elle souhaitait. Bien sûr, elle voulait coucher, mais pas dans la chambre de ses patrons qui étaient en voyage pour deux ou trois jours.

Je lui avais proposé, faute de mieux, de s’allonger sur le carrelage du couloir. Je me souviens qu’elle avait des petits seins dans un léger soutien-gorge bien tendu. Je les avais caressés en faufilant mes mains dans son corsage serré. Finalement, je n’ai rien fait. Quand je suis descendu dans sa petite culotte, elle a retenu ma main : "Non, je ne veux pas, je suis vierge, je veux le rester jusqu’au jour de mon mariage." Je m’étais dit, c’est comme ça ! Je ne suis pas allé plus loin. On s’est embrassés en se quittant. Je ne l’ai jamais revue.

Avec mon meilleur pote (zut, je ne me rappelle plus de son prénom), en se baladant en quartier libre, on avait rencontré deux drôles de dames qu’on s’était partagées. Deux "vieilles" d’une vingtaine d’années de plus que nous. Elles cherchaient du sexe jeune. Alors ça avait été très chaud. Pourtant, je l’avoue ici, j’avais eu beaucoup de mal à bander. C’étaient des expertes, et après une heure ou deux, ça avait été "waouh".

Ah oui, une autre encore... Mon pote avait rencontré une nana bizarre. Le truc de cette fille, c’était qu’elle ne jouissait qu’avec des gifles. Mon pote me l’avait "offerte" car il ne supportait plus ses manières pour jouir. Comme moi, ça faisait au moins trois mois que je n’avais rien fait avec une fille, alors j’ai suivi ses conseils (je vous passe les détails). Après deux ou trois gifles, elle avait pris son pied... et moi aussi, hihi, à deux cents à l’heure !

Le temps a passé. Bientôt la quille.

Pourtant, notre capitaine ("Tricotet", c’était son nom) avait prévu un combat interarmées avec les Américains de la base militaire de Châteauroux ("DEOLE"). Nous avions eu plusieurs entraînements de simulacre de combat, mais là, c’était vraiment moins cool. Surtout à la veille de notre libération.

Avec cinq autres de ma classe (la 64 2B), mon pote compris, nous avions réussi à nous planquer dans une ferme. Le fermier était trop sympathique. Nous lui avions dit que nous étions libérables. Il nous avait donc hébergé dans sa grange, planqués dans le foin. Ça tirait dehors, on entendait les détonations. Nous sommes restés là toute la nuit. Notre hôte nous a réveillés à cinq heures du matin en nous disant que dehors, c’était calme et que nous devions repartir.

Nous avions marché à couvert vers notre unité. Nos camarades avaient battu les Ricains, ah ah ah ! Avons-nous fait.

Le lendemain matin, rencontre avec le Capitaine et ses félicitations pour notre victoire contre les Ricains (qui n’avaient, semble-t-il, rien à foutre de gagner ou perdre).

Le Capitaine nous a remis nos diplômes de bonne conduite et nous a souhaité bonne chance pour notre retour dans la vie civile. Après être passés à l’économat pour restituer nos paquetages (la chance : le mien était complet, ce n’était pas le cas pour tout le monde), nous avons franchi la grille de la caserne, salués par les gardes.

Quel merveilleux souvenir ! Chacun est parti retrouver la vie civile... et les emmerdes à venir !

















 page 11

1 commentaire:

  1. Tu veux la suite, alors attend un peu, j'ai quelques fautes sur cette première partie à revoir et corrigé,
    je jure de dire la vérité rien que la vérité, à bientôt...

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