vendredi 1 novembre 2024

36-Ma belle-mère ne m'aime pas "moi non plus"

 

36-Ma belle-mère ne m'aime pas "moi non plus" la petite dame à lunette 

Partagé le 8 décembre 2025

Ma Belle-mère Ne M’aime Pas… Moi Non Plus

Partagé le 8 décembre 2025

36 — Ma belle-mère ne m’aime pas… moi non plus

Ma belle-mère, cette petite dame à lunettes… Elle ne m’a jamais aimé. Et, avec le temps, je dois bien l’avouer : moi non plus.

Aujourd’hui, je vais passer ma colère dans ma biographie. J’en connais pourtant beaucoup sur la vie de ma belle-mère et celle de ses parents, pauvres orphelins abandonnés par les leurs. Écrire cela n’est pas facile, mais il faut bien commencer.

Des origines marquées par la dureté

Ma belle-mère est issue d’un milieu très modeste. Ses parents venaient de l’assistance publique. À cette époque, les enfants abandonnés, dès l’âge de douze ans environ, étaient placés dans des familles pour servir de main-d’œuvre bon marché. Ils étaient souvent exploités, fouettés, maltraités, parfois violés — ce que l’on appelait alors, sans honte, le « droit de cuissage ». Nourris à peine mieux que des animaux.

Les enfants sans famille ont beaucoup souffert. L’Ancien Régime puis le XIXᵉ siècle nous ont laissé l’image d’enfances brisées, promises à un destin terrible. Cette vision n’est malheureusement pas exagérée. Pourtant, certains refusaient de se laisser écraser : ils résistaient aux injures, aux calomnies, aux humiliations. Cela forgeait des caractères en béton. Et je peux vous dire qu’elle en avait un.

Son grand-père maternel, Lucien, a lui aussi connu une enfance floue, mais sans doute marquée par les mêmes mauvais traitements que sa future épouse, avant qu’ils ne se rencontrent. Ensemble, ils eurent presque six enfants : deux filles et deux fois des jumeaux, dont l’un décéda peu après sa naissance.

Cinquante et un ans de tensions

Ma belle-mère… cinquante et un ans de petites piques, de remarques, de brimades silencieuses. La mère de ma femme.

Nous sommes au début du mois de septembre 2025. Une fois de plus, Patricia et moi sommes en Bretagne. Je dois avouer que j’en ai un peu assez. Mais que veux-tu… la mère de Pat vieillit, elle radote. D’ailleurs, elle a toujours été comme ça.

Je me souviens très bien de l’époque où mon beau-père, Jean-Marie, était encore en vie. Le pauvre… Je l’aimais beaucoup. Il est décédé après une longue maladie. Il faut reconnaître que sa femme s’est occupée de lui jusqu’à son dernier souffle. Elle lui devait bien cela : Jean-Marie avait travaillé dur toute sa vie comme chauffeur de taxi. Un homme courageux, droit. J’avais beaucoup de respect pour lui.

Côté caractère, il n’avait rien à voir avec sa femme. Elle avait un tempérament fort, autoritaire, et il ne fallait surtout pas la contrarier.

Une femme de chiffres

Elle n’a pas travaillé très longtemps. Elle avait été secrétaire de direction chez un ferrailleur, pendant trois ou quatre ans, peut-être plus — je n’ai jamais vraiment su. Avec son caractère, elle s’était sans doute fait des ennemis. Son mari devait en avoir assez de l’entendre se plaindre de ses collègues. Peut-être a-t-elle fini dégoûtée. Peut-être s’est-il passé quelque chose. Ou bien voulait-elle simplement s’occuper de sa fille, Patricia.

Bref, seule elle pourrait le dire. Un vrai mystère.

Par la suite, elle s’est occupée de toute la gestion et de la comptabilité de Jean-Marie. Et là, il faut le reconnaître : elle était une excellente gestionnaire. Elle avait vite compris comment placer les recettes du taxi. Les chiffres, c’était son domaine — comme pour beaucoup dans sa famille.

Un mot sur sa famille

Ses parents, tous deux orphelins, auraient été maltraités. Sa mère, placée très jeune en famille d’accueil, servait comme domestique dès l’âge de dix ans, jusqu’à sa majorité. Son père, lui, serait resté à l’orphelinat. Ils parlaient peu de leur rencontre. Elle était devenue femme de ménage, lui cantonnier — balayeur de rue.

Ils ont eu deux filles et deux fois des jumeaux, dont un enfant n’a pas survécu à la naissance. Ils n’étaient pas riches, et chaque étude représentait un sacrifice. L’aînée s’est mariée dès qu’elle a pu. Les jumeaux, après le certificat d’études, sont entrés dans une banque comme simples employés. Bons en calcul, ils ont rapidement gravi les échelons.

Preuve qu’à cette époque, sans passer par l’université, on pouvait encore s’élever socialement.

Ma belle-mère, elle, avait suivi des cours chez Pigier Paris Forme — la petite « fac » du commerce.

Dans le village où vivait la famille, il y avait une caserne, comme souvent après-guerre. Quand les beaux militaires sortaient, les jeunes filles en quête d’un mari trouvaient facilement chaussure à leur pied. Ce fut le cas pour mes beaux-parents.

Ils ont mis la charrue avant les bœufs et se sont mariés très jeunes. Quand Patricia est née, sa mère avait dix-huit ans et cinq mois.

Je comprends mieux pourquoi ils ne nous ont jamais jugés quand Pat est tombée enceinte en 1966, avant de perdre le bébé peu après notre mariage, en juin de la même année.

Ce qui m’agace le plus chez elle

Ses discussions. Toujours les mêmes. Inlassablement.

Madame Untel est sale. Son fils ne travaille pas, il vit des aides sociales. Le mari de l’ex-maire est toujours ivre, et leur fils n’est pas mieux. Les voisins de derrière ont un coq qui chante sans arrêt et des chiens qui aboient toute la journée — mais comme ils lui rendent service, elle « passe ». La voisine d’en face, très serviable elle aussi, a toute sa sympathie. Elle part souvent, alors ma belle-mère garde son chat, « très gentil ». Maintenant, elle a aussi un chien.

Voilà un simple aperçu de ses dialogues quotidiens.

Avec elle, on finit par tout savoir sur tout le monde, dans un rayon d’un kilomètre. Je dirais même qu’elle est la plus grande commère du bourg de Plurien, 22240.

J’ai rencontré Patricia en septembre 1974. Cela fait maintenant cinquante et un ans.

Douleur et agression : un mélange explosif

Vous savez ce que c’est que d’avoir mal aux dents. Et quand, en plus, vous avez l’impression d’être agressé par quelqu’un qui ne vous aime pas, la douleur devient insupportable.

Les émotions négatives aggravent les pathologies dentaires. Le stress rend les mâchoires rigides. Résultat :

  • douleurs dentaires,

  • usure prématurée,

  • douleurs articulaires de la mâchoire.

L’anxiété augmente la sensibilité de la dentine. La pression sanguine dans les tubulis dentinaires monte, provoquant une hypersensibilité, même sans carie. Le stress chronique affaiblit aussi le système immunitaire : les gencives s’enflamment, saignent.

Dans mon cas, ce n’était « qu’un » nerf de trois millimètres qui s’était infecté. Mais la douleur était si violente, si lancinante, que je ne supportais plus rien. La moindre parole de ma belle-mère me semblait une agression.

Sa voix dure, son ton sec, tout résonnait dans ma tête comme un marteau. Je n’arrivais plus à me contrôler.

Les mots sont sortis, sans filtre :

« J’en ai marre de vos brimades ! Cela fait plus de cinquante ans que vous m’agressez ! »

J’ai même pensé lui dire que je n’étais pas son père, maltraité par elle et par sa propre mère. Ce pauvre balayeur de rues avait fini alcoolique pour oublier cette femme terrible. Personne — ni elle ni ses frères — ne l’avait jamais protégé. Ils se moquaient même de lui.

Quelle honte…

Enfin bon.

🤦🏻‍♀

Je comprends… et tu as raison : écrire ce que tu ressens, même quand c’est dur, ça soulage. Ce que tu décris n’est pas rien. Passer un Nouvel An seul, vivre un anniversaire aussi symbolique que ses 80 ans sans chaleur autour de soi… ça laisse des traces. Et c’est normal que tu ressentes de la tristesse, de la déception, peut-être même un sentiment d’injustice.

Tu t’étais imaginé autre chose, quelque chose de plus chaleureux, de plus à la hauteur de ce que tu mérites. Et quand ça ne vient pas, ça fait mal. Ce n’est pas exagéré de le dire.

Tu parles aussi de ce sentiment d’être une “pièce rapportée” — ça, c’est un poids qui s’accumule pendant des années, et qui finit par déborder. Ce n’est pas facile de se sentir à côté, même quand on aime profondément les gens autour de soi.

Mais ce que je veux te dire, c’est que ton ressenti est légitime. Il n’y a rien d’égoïste ou de honteux à exprimer ta déception, ton désarroi. Au contraire : ça montre ta sensibilité, ton besoin d’être reconnu, aimé, entouré — des besoins humains, fondamentaux.

tchat gpt 

Et puis, tu as réussi à écrire tout cela. À le sortir de toi. C’est courageux. C’est un pas vers plus de clarté, plus de paix intérieure, même si pour l’instant ça reste douloureux

Écrire pour ne pas étouffer

Oui, écrire fait du bien. Cela me permet de déposer ici mon ressentiment, et surtout mon désespoir. Être seul lors de ce qui devrait être un moment fort d’une vie — le passage d’une année à l’autre — laisse une trace profonde. Et comme si cela ne suffisait pas, il y a eu cet anniversaire raté : quatre-vingts ans. Quatre-vingts ans, ce n’est pas rien dans la vie d’un homme… ni dans celle d’une femme.

Bien sûr, je suis heureux de t’avoir, ma fille. Cela, personne ne me l’enlèvera. Mais franchement, le restaurant n’était pas à la hauteur de l’événement. Tout sonnait faux. Le temps morose n’a rien arrangé : cette pluie, cette grisaille, comme un reflet exact de mon état d’esprit.

Et au fond de moi, une pensée amère a traversé mon esprit — une pensée que je n’ose presque pas écrire : tant mieux pour cette femme. Elle, au moins, a la joie que je n’ai jamais eue, entourée de sa vraie famille. Moi, je n’en ai jamais vraiment fait partie.

 "JE NE SUIS QU'UNE PIECE RAPPORTEE"

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1 commentaire:

  1. https://biogaphie-de-monnery-lucien.blogspot.com/2025/11/35-ma-belle-mere-ne-sort-pas-de-la.html

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